L’histoire des protections hygiéniques

L’histoire des protections hygiéniques

Bonjour belle gosse 🌸💘

Dans notre article Pourquoi les règles sont-elles taboues ? On explorait déjà un peu les différentes époques et comment les règles étaient perçues au cours de celles-ci. Aujourd’hui, on repart dans le passé pour te faire découvrir les différentes protections hygiéniques utilisées par les personnes menstruées au fil des siècles🩸. Si ça t’intéresse de savoir comment on est passées du papyrus aux super tangas menstruels Malucette : LET’S GOOOOO ! 🚀

L’Égypte Antique :

C’est en Égypte Ancienne, 2000 ans avant JC que remonte la première mention des règles racontées via des hiéroglyphes. 🐫

À cette époque, les femmes étaient les égales des hommes (ou presque) et pouvaient même gouverner comme le prouve l’existence de Cléopâtre. Ainsi, les menstruations féminines étaient, certes, médicalement incomprises mais elles étaient perçues comme naturelles et n’étaient pas forcément quelque chose d’impur.

Les femmes avaient développées des solutions ingénieuses pour contenir leurs flux que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du corps. Elles fabriquaient en effet des sortes de serviettes ou de tampons jetables à base de papyrus ou de bois et de compresses de lin 🌾. (Qui pouvaient aussi servir de contraception). On note également l’utilisation d’éponge de mer en tant que protection naturelle.

La Grèce Antique :

Environ à la même période, mais en Grèce, Hippocrate change la donne en définissant les règles comme sales et taboues. Selon lui, les femmes seraient moins capables que les hommes et doivent donc être définies comme inférieures. Mais à cette époque, les femmes, elles, vivent leurs règles avec impatience et comme un renouveau qui vient rythmer leur vies.

Comme en Égypte, les protections sont faites main avec des compresses enroulées dans un morceau de bois. 🪵

Le Moyen-âge :

C’est au Moyen-Âge que les choses se corsent, en particulier par rapport à la montée en puissance de la religion.

Les règles deviennent alors très taboues, elles sont vues comme véritablement impures et les femmes sont complètement rejetées pendant cette période. C’est à ce moment là que surviennent tous ces mythes absurdes sur la mayonnaise, le vin et j’en passe que l’on vous liste dans cet article.

À cette époque très patriarcale et religieuse il est HORS DE QUESTION de s’insérer quelque chose dans le vagin. Cela est considéré comme un véritable péché. On oublie donc les tampons fait maison et on laisse place à … rien. Et oui, à cette époque il n’y a pas vraiment de protection ni de sous-vêtement adaptés pour les règles. (Hallucinant quand on sait que cela concerne presque toutes les femmes 1/4 de leur vie 🥲…).

Pour les plus riches, des jupons absorbants sont glissés sous les jupes puis lavés à la javel. On les appelle des chauffoirs et ils sont maintenus par des ceintures de tissus.

Et pour les paysannes : on laisse couler le sang et on se lave les jambes. 🧼

Le XIXème siècle :

On enregistre pas vraiment d’évolution sur les protections sanitaires jusqu’au 19ème siècle. Les femmes menstruées sont toujours considérées comme impures et les règles restent taboues.

Au 19ème on fait ENFIN un petit pas en avant avec l’invention de la machine à filer le coton qui permet aux sous-vêtements de se démocratiser. 👙

Mais, dans la plupart des régions, les femmes continuent de ne rien porter du tout pendant leurs règles par peur de bloquer le sang ou tout simplement par habitude.

Le début du XXème siècle :

On ne va pas crier hourra tout de suite mais au moins le sujet se démocratise un peu et Pasteur, grâce à ses recherches, montre l’importance de trouver des solutions hygiéniques pour les femmes pendant leurs menstruations.

À cette époque, nos arrières grand-mères utilisaient des carrés de tissu blanc ou des linges spécifiques qu'elles lavaient en faisant bouillir par la suite et mettaient à sécher sur un fil dans le jardin (bonjour la lessive 🧺…). On se pose alors la question de l’intimité car si la personne n’étendait pas ces fameux linges dans le mois on pouvait supposer une grossesse à venir…

Puis, on enregistre la naissance de la ceinture en caoutchouc qui permet de retenir une bande de tissus avec des épingles 🪡. C’est l’ancêtre de la serviette hygiénique. Les femmes passent cette ceinture de 3 centimètres autour de la taille et des épingles à nourrice au centre permettaient de retenir entre leurs jambes une serviette éponge. On l’appelait aussi “la cravate à auguste”. Ces protections d’abord fait maison en récupérant les matériaux des couches culottes pour enfant puis commercialisées (pour la ceinture) peuvent être considérées comme les ancêtres des culottes menstruelles d’aujourd’hui.

Au même moment, l’entreprise Sears sort de nouvelles protections : le « sanity apron », un caleçon menstruel avec des tissus imperméables et un kit de voyage avec un tablier et une ceinture sanitaire.

Les années 20 :

Il faudra attendre les années 20 en France pour obtenir des protections hygiéniques jetables et/ou lavables. En 1920 on enregistre alors la création de la serviette hygiénique et du tampon classique en coton.

C’est l‘entreprise Kotex qui se lance dans la commercialisation de serviettes hygiéniques en réutilisant les stocks de cellulose de coton disponibles après-guerre.

Le tampon jetable pour sa part vient de l’entreprise américaine Kimberly-Clark.

En 1937, le docteur Haas commercialise le premier Tampax aux États-Unis.

La cup menstruelle quant à elle arrive sur le marché en 1930. Mais cette invention de Leona Chalmers ne trouve pas du tout son marché à cette période car elle est moins rentable et plus compliquée que les tampons avec applicateur. Il faudra attendre le 21è siècle pour qu’elle se démocratise enfin !

Avec tout l'attirail que devait mettre en place les femmes pendant les menstrues avant ces inventions on peut imaginer que l’arrivée des tampons ait été une délivrance !

MAIS QUE NENI  !! Les tampons n’ont pas plu à l’Église et aux personnes qui pensaient qu’ils pouvaient faire disparaître la virginité des femmes en déchirant leur hymen. Toujours d’après l’Église, il y avait un risque de masturbation en insérant la protection alors cela était vu comme impur. (Sérieux on en revient toujours à ça ? 🙄)

Mais en dehors de ça, la production industrielle des protections sanitaires a permis aux femmes d’obtenir progressivement plus de liberté de mouvement, de tranquillité d’esprit et de confort pour traverser cette période. Mais même si ces marques ont aidé les femmes la dessus, c’est également elles qui ont continué d’entretenir le tabou autour des règles avec des publicités pleines de sous entendues qui ne montrent jamais réellement le sang et qui ont pendant longtemps dissimulés les produits toxiques que contiennent leurs produits…

Les années 50 :

Dans les années 50, on commence à comprendre l’aspect médical des règles. La parole commence à se libérer un peu autour des règles en particulier grâce aux mouvements féministes et à l’émancipation des femmes.

Le choix en terme de protections périodiques augmente peu à peu. On voit par exemple apparaitre en 1969 les premières serviettes adhésives de la marque Stayfree, plus faciles à placer et discrètes.

Aujourd’hui :

De nos jours, les règles sont moins taboues. Certes, les fluides restent bleus dans les publicités mais beaucoup de marques, collectifs, personnalités (dont on fait partie of course 😘) oeuvrent à l’amélioration des protections hygiéniques et à la libération des femmes et de leur corps parce qu’on ne devrait en aucun cas avoir honte d’un phénomène naturel.

À notre période, nous avons un large choix de protections hygiéniques. La cup menstruelle a enfin trouvé son marché et beaucoup en reconnaissent les nombreux avantages. Les culottes menstruelles éco-responsables et saines et les serviettes lavables explosent et de plus en plus de marques se lancent sur ce type de produit (mais on reste les meilleurs bien évidemment 😉) ! On trouve aussi des tampons et serviettes hygiéniques jetables mais bio et sans produits chimiques comme ceux de la marque Jho.

Même si on a pas mal avancé sur le sujet des règles, il est tout de même important de rappeler qu’en tant que personne menstruée, nous sommes taxées tous les mois sur nos produits périodiques pour quelque chose que nous ne choisissons pas car les protections ne sont toujours pas gratuites 💸. Mais certains pays commencent à s’y mettre alors peut-être que bientôt pour nous aussi, en France, les protections seront remboursées… ON CROISE LES DOIGTS !!! 🤞🏻🤞🏻🤞🏻

Cet article nous aura aussi permis de voir que la perception des règles n’a pas forcément évolué avec le temps mais plutôt avec le type de société et la place que les femmes occupent auprès de celle-ci. En effet, en Égypte, où les femmes étaient considérées comme égales aux hommes, les règles étaient mieux acceptées qu’au Moyen-Âge (fondé sur la religion et le patriarcat) bien que 2500 ans d’évolution les séparent… D’ailleurs encore aujourd’hui dans certaines régions du monde les femmes sont mal traitées à cause de leurs règles car vues comme impures, il est donc très important de continuer notre lutte ! ✊🏽

Et voilà, tu en sais un peu plus sur les protections hygiéniques à travers l’histoire, j’espère que cet article t’aura plu et n’hésites pas à donner ton avis ou des anecdotes en commentaires !

Gros bisous de la team Malucette 🌈🌸🌈